le train, transport d'avenir et made in france

Le 17 septembre dernier, à l’occasion des Journées du Patrimoine et du 40 e anniversaire du TGV, la SNCF a dévoilé, en présence du Président de la République Emmanuel Macron, la maquette grandeur nature de son train Made In France, “train de l’avenir”, le TGV M. Sa motrice sera produite dans les ateliers historiques d’Alstom à Belfort, d’où sortent les motrices TGV depuis 40 ans. Le célèbre TGV n’est pas le seul train produit sur notre territoire et l’industrie ferroviaire fait le pari du Made France depuis longtemps. Ce n’est pas prêt de s’arrêter, et on vous dit pourquoi dans cet article.

Le train, LE mode de transport de la transition écologique

En termes d’infrastructures, le réseau ferroviaire français est le deuxième réseau d’Europe.  A l’heure où nos modes de consommation, de déplacement et de production doivent être repensés, le train apparaît en effet comme le mode de transport idéal. C’est une des raisons qui poussent les industriels et l’État à investir dans sa production. La SNCF l’a bien compris et le met en avant auprès de ses voyageurs. Le chiffre phare de la communication de l’entreprise :

« Le train consomme jusqu’à 50 fois moins de CO2e que la voiture et 80 fois moins que l’avion. »

Le train est par ailleurs une alternative complète à la voiture individuelle lorsqu’il est complété par le vélo ou d’autres transports en commun locaux. Il permet d’arriver directement au cœur de votre destination puisque les gares sont généralement en centre-ville, par opposition aux aéroports éloignés ou aux voitures qu’il faudra stationner dans des parkings parfois difficiles d’accès. Des arguments qui séduisent les consommateurs : entre 2003 et 2018, la place du train dans les transports intérieurs est passée de 84,2 à 107,9 milliards de voyageurs-kilomètres.

Le ferroviaire : un investissement d’avenir

«Investir dans le ferroviaire, c’est investir dans l’avenir ». Ces mots ont été prononcés par le Premier Ministre, Jean Castex, à l’occasion de la présentation du plan de relance. Le second du chef de l’État présente la position claire prise par la France au sujet du train. France Relance alloue notamment 4,7 milliards d’euros au secteur. Quoi de plus normal puisque le plan de relance mise sur la transition écologique avec des ambitions de cohésion sociale et territoriale et une volonté de reconquête de la souveraineté économique de la France. Le volet ferroviaire du plan incarne pleinement cette stratégie en proposant “d’accroître et d’améliorer l’offre ferroviaire et son attractivité”. On y trouve par exemple un objectif de modernisation des infrastructures ou de développement des trains de nuit, présentés comme une solution pour l’accessibilité des territoires, un atout pour leur développement économique et touristique. Le transport de voyageurs n’est pas le seul volet concerné. Les ambitions sont fortes pour le transport de marchandises également. L’objectif ici : doubler la part des marchandises transportées par le rail en France d’ici à 2030. Et pour y parvenir, ce sont 170 millions d’euros qui seront mobilisés annuellement jusqu’en 2024, pour soutenir l’exploitation des services de fret ferroviaire. L’investissement a été annoncé le 13 septembre par le ministre délégué auprès de la ministre de la Transition écologique, chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebarri, qui a souligné le caractère écologique de ce mode de transport de marchandises : « [Ce mode de transport] fait moins de bruit, entraîne moins d’accident, moins de pollution, moins de congestion et moins d’émissions de gaz à effet de serre ».

La relance du réseau ferroviaire s’inscrit dans une démarche globale, liée notamment au Plan Vélo

A noter que la relance du réseau ferroviaire s’inscrit dans une démarche globale, liée par exemple au Plan Vélo. Celui-ci prévoit que les principales gares et pôles d’échanges soient équipés en stationnements sécurisés à compter du 1er janvier 2024. Un équipement de stationnement vélo est dit sécurisé si “il permet d’attacher un vélo par le cadre et au moins une roue, et qu’il bénéficie d’un système de fermeture sécurisé ou d’une surveillance”. L’avenir est bien dans les transports décarbonés.

La France championne de l’industrie ferroviaire

Alstom, N°2 mondial du ferroviaire, produit des train certifiés « Origine France Garantie »

L’industrie ferroviaire française a fait ce pari depuis plusieurs années déjà. A Belfort, depuis 40 ans les usines d’Alstom produisent les motrices du TGV.  Alstom est désormais le numéro deux mondial de l’industrie ferroviaire, derrière le chinois CRRC. Le constructeur français a en effet fait l’acquisition de son concurrent, Bombardier Transport, en début d’année, prenant ainsi le quasi-monopole sur le territoire français. Le groupe porte à lui seul 11 500 emplois dans l’Hexagone. Alstom récupère notamment l’usine de Crespin, dans le Nord, le premier site industriel ferroviaire en France. Un site stratégique qui abrite la production des premiers trains certifiés “Origine France Garantie”. La certification valorise notamment le fait qu’au moins 50% de la valeur des produits est acquise en France. Le site de production belfortain du groupe verra, lui, naître la nouvelle génération de trains à grande vitesse : le TGV M. De la chaudronnerie jusqu’aux tests de mise en service, l’usine a fait l’objet d’un investissement de six millions d’euros avec notamment une ligne multi production qui permet de gagner en polyvalence et donc en compétitivité. Véritable innovation française, ce nouveau train à grande vitesse a été conçu durablement. Sa forme aérodynamique permet des économies d’énergie motrice en réduisant la résistance à l’air du véhicule. L’appareil consomme 20 % d’électricité en moins grâce à ce “nez” profilé et au renvoi d’énergie dans la caténaire quand il freine. La conception abrite également des pépites d’ingénierie puisque le TGV M comporte moins de pièces et que les éléments qui le composent sont standardisés, permettant des coûts de production réduits et une plus grande fiabilité. Alstom a d’ores et déjà reçu une commande d’une centaine de rames à produire d’ici 2030.

L’industrie ferroviaire française, avec toute son histoire, reste donc une industrie tournée vers l’avenir et ancrée dans la transition écologique. Des investissements industriels soutenus par les politiques, un engouement des consommateurs, promettent de beaux jours à ce mode de transport résolument Made In France !

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Sources et approfondissement :
À quoi ressemble le nouveau TGV M dévoilé par Macron – Huffingtonpost.fr
Prenez le virage de l’écologie, choisissez le train – Oui.sncf
Comment voyager sans voiture pour réduire son empreinte carbone – Oui.scnf
Choisir le train fait de vous un voyageur responsable ! – Oui.sncf
Chiffres clés du transport – Édition 2020 – Commissariat général au développement durable
Intercités de nuit, fret ferroviaire, hydrogène… Le train, le transport de demain – Gouvernement.fr
Fret ferroviaire : une aide de 170 M€ par an jusqu’en 2024 – Gouvernement.fr
L’avenir du train à grande vitesse s’écrit encore à Belfort avec le TGV M – Francebleu.fr
En absorbant Bombardier, Alstom devient le N°2 mondial du ferroviaire – L’Express.fr
Deux trains Bombardier certifiés «made in France» – LeFigaro.fr
« TGV M ». Aérodynamisme, confort… Cinq questions sur le nouveau train dévoilé par Emmanuel Macron – Ouest-France.fr